
Une taxe de 20 euros. C’est le montant que chaque passager de croisière devra payer lorsqu’il débarque sur les îles grecques de Santorin et Mykonos pendant la haute saison. Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a toutefois souligné que son pays ne souffrait pas de “sur-tourisme structurel”, mais que certaines destinations étaient effectivement soumises à une pression excessive à certaines périodes.
Santorin, par exemple, compte environ 15 500 habitants, mais a accueilli l’année dernière pas moins de 3,4 millions de visiteurs. Parmi eux, 1,3 million sont arrivés à bord de l’un des 800 navires de croisière ayant accosté sur l’île. La majorité de ces visiteurs sont des excursionnistes d’un jour, causant de la congestion et du trafic, tout en générant peu de revenus pour les entrepreneurs locaux. Des images de foules se pressant pour prendre la meilleure photo du coucher de soleil sont désormais courantes.
Le Premier ministre a exprimé ses préoccupations concernant “l’image de certaines de nos îles pendant certains mois, provoquée par les navires de croisière”. Pour cette raison, Mitsotakis se concentre d’abord sur le tourisme de croisière. Les recettes de la taxe seront utilisées pour atténuer l’impact du trafic.
L’impact de cette surcharge touristique dépasse d’ailleurs l’image seule. En août, un tour-opérateur de Santorin a déclaré à la chaîne de télévision américaine CNN que l’île était “vide” et que l’été 2024 avait été “la pire saison de tous les temps”, car les gens sont dissuadés par les images de surpeuplement, dont la majorité sont des excursionnistes d’un jour provenant des navires de croisière.
Un ensemble de mesures
Le gouvernement ne se contente pas de cette nouvelle taxe, mais présente également un ensemble plus large de mesures. Les autorités prévoient de réglementer le nombre de navires de croisière autorisés à accoster simultanément dans certains ports. De plus, des règles environnementales plus strictes seront mises en place et des solutions seront recherchées pour les pénuries d’eau sur les îles.
Le gouvernement souhaite également augmenter la taxe sur les locations de courte durée dans le centre d’Athènes et suspendre temporairement la délivrance de nouvelles licences pour ces hébergements. Cela devrait améliorer la disponibilité des logements pour les habitants locaux et empêcher qu’ils ne soient évincés par les touristes. Les détails concrets de ces plans seront annoncés ultérieurement.
Photo : foule au coucher du soleil à Santorin (Shutterstock).