
Le tout nouveau gouvernement fédéral du Premier ministre Bart De Wever veut améliorer l’accessibilité des aéroports belges par le rail. L’accord de gouvernement met l’accent sur des liaisons ferroviaires à grande vitesse directes vers Brussels Airport ainsi que sur l’intégration de l’aéroport de Charleroi dans le réseau ferroviaire.
L’aéroport national de Zaventem est déjà relié au rail, mais il manque encore de trains à grande vitesse directs vers les grands hubs étrangers – une demande de longue date d’Arnaud Feist, CEO de Brussels Airport, afin de pouvoir concurrencer à terme des plateformes comme Amsterdam-Schiphol.
Brussels Airlines partage cet avis et souligne qu’une connexion directe est essentielle pour les passagers en transit via Bruxelles, notamment parce que la filiale de Lufthansa sert de plus en plus de plaque tournante vers l’Afrique. Actuellement, les voyageurs doivent d’abord rejoindre Bruxelles-Midi, ce qui constitue un obstacle supplémentaire pour les passagers internationaux voyageant avec beaucoup de bagages.
Il semble que le nouveau gouvernement veuille désormais répondre à cette demande. L’exécutif souhaite lever les “obstacles” afin de permettre des liaisons directes avec des villes comme Paris, Londres, Amsterdam et Cologne.
Cependant, des défis subsistent. Il y a deux ans, Gwendoline Cazenave, CEO d’Eurostar, avait souligné que Brussels Airport ne constituait pas une priorité pour le réseau à grande vitesse. Eurostar se concentre sur les liaisons entre les grandes métropoles européennes, et un détour par l’aéroport allongerait le temps de trajet, ce qui serait jugé défavorable pour l’efficacité du réseau.
Un raccordement ferroviaire digne de ce nom pour l’aéroport de Charleroi ?
Brussels South Charleroi Airport (BSCA), le deuxième aéroport du pays, ne dispose actuellement d’aucune liaison ferroviaire directe. Les passagers doivent prendre une navette depuis la gare de Charleroi pour rejoindre l’aéroport. Le gouvernement fédéral veut y remédier en intégrant l’aéroport au réseau ferroviaire national.
Toutefois, les critiques soulignent le coût élevé et les défis pratiques d’un tel projet. L’économiste des transports Wouter Dewulf (UAnvers) a déclaré au Nieuwsblad qu’une liaison ferroviaire ne serait intéressante que si des trains circulaient suffisamment tôt le matin et tard le soir, étant donné que Charleroi accueille principalement des compagnies à bas coût opérant en dehors des horaires classiques.
En outre, une étude commandée par le gouvernement wallon a conclu qu’une connexion ferroviaire n’apporterait que peu de passagers supplémentaires, l’aéroport étant déjà bien desservi par la route et les bus.
Par ailleurs, une part importante des revenus de l’aéroport provient des tarifs de stationnement, ce qui pourrait générer une résistance interne à la création d’une liaison ferroviaire.
Reste à voir si ces deux projets verront le jour d’ici 2029, fin de la législature. Il n’est pas encore clair si la liaison ferroviaire avec Charleroi se fera via une nouvelle ligne ou par l’extension de trajets existants. De même, rien n’indique pour l’instant si ce gouvernement parviendra à convaincre Eurostar ou d’autres compagnies ferroviaires d’ajouter un arrêt à Brussels Airport.
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