
Ryanair étend son réseau depuis l’aéroport de Charleroi avec quatre nouvelles destinations, portant son offre à 132 routes. En revanche, la compagnie aérienne irlandaise ne poursuivra pas son expansion à Brussels Airport cette année en raison des « coûts aéroportuaires élevés ».
« Charleroi continue de croître grâce à ses tarifs compétitifs et ses infrastructures efficaces », a déclaré le CEO de Ryanair, Michael O’Leary, lors d’une conférence de presse à Bruxelles. C’est pourquoi, dès la saison estivale qui débute en mars, Ryanair ajoutera à son réseau Katowice (Pologne), la ville côtière grecque de Volos, ainsi que les villes italiennes de Rome (Fiumicino) et Salerne.
Par ailleurs, la compagnie à bas coûts augmentera sa capacité avec des vols supplémentaires vers, entre autres, Marseille, Faro (Portugal), l’île espagnole de Palma de Majorque et les villes croates de Zadar et Dubrovnik.
Toutefois, l’expansion du réseau de Ryanair à Brussels Airport est freinée par « les coûts aéroportuaires élevés, qui ont augmenté de 20 % depuis la pandémie de Covid et qui augmenteront à nouveau en 2025 ». Selon Ryanair, cela rend l’aéroport « désespérément peu attractif » par rapport à d’autres aéroports européens, où les taxes et redevances sont au contraire réduites pour stimuler la croissance du trafic aérien.
D’après O’Leary, Brussels Airport ne s’est d’ailleurs toujours pas remis de la pandémie en termes de nombre de passagers. L’année dernière, l’aéroport national a accueilli 23,6 millions de passagers, soit plus de 10 % de moins que le niveau pré-Covid de 2019.
Un homme d’affaires incisif
Fidèle à son style provocateur désormais bien connu, le patron de Ryanair a également vivement critiqué les tarifs appliqués dans d’autres pays européens, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni. « Là-bas, les taxes et coûts aéroportuaires augmentent, et le trafic stagne », a-t-il affirmé. Il préfère donc collaborer avec des aéroports qui réduisent leurs tarifs.
O’Leary appelle également la Commission européenne à une réglementation plus efficace du contrôle du trafic aérien européen (ATC), en faisant référence au rapport Draghi. Dans ce document, Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), plaide pour des réformes nécessaires de ce système – un sujet que, selon l’homme politique italien, la Commission européenne a ignoré pendant 20 ans.
Selon O’Leary, ce « système incompétent » entraîne à répétition des retards et des annulations en raison d’un sous-effectif structurel dans les services ATC.
Une croissance en perte de vitesse
Les prévisions de croissance revues à la baisse par Ryanair pourraient bien jouer en défaveur d’O’Leary. Depuis novembre dernier, la compagnie a réduit ses attentes pour la deuxième fois.
Alors que Ryanair prévoyait initialement de transporter 215 millions de passagers au cours de l’exercice 2026 – qui débutera le 1ᵉʳ avril –, elle estime désormais que ce chiffre tombera à 206 millions de passagers, soit une baisse de plus de 4 % par rapport aux prévisions initiales.
Cette révision est attribuée aux retards de livraison des appareils par Boeing, qui a connu des problèmes de sécurité et des grèves au cours de l’année écoulée. Ryanair exploitant exclusivement des avions Boeing, elle est particulièrement vulnérable aux difficultés rencontrées par le constructeur aéronautique américain.
Photo : Michael O’Leary, CEO de Ryanair
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