
La commission des transports et du tourisme du Parlement européen a donné son feu vert à un amendement obligeant les compagnies aériennes à autoriser gratuitement un bagage à main par passager, d’un poids maximal de 7 kilos et d’une taille totale de 100 centimètres. Cette mesure fait partie de la révision des droits des passagers européens et sera désormais soumise aux États membres.
La norme proposée s’appuie sur un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne datant de 2014, qui reconnaît les bagages à main comme une composante essentielle du transport. En plus d’un petit sac personnel sous le siège, chaque passager aurait droit à un véritable bagage à main – sans supplément, même si celui-ci devait être placé en soute faute de place en cabine. Seules des raisons de sécurité, comme le poids, pourraient encore justifier un refus.
Steven Berger, juriste principal à l’Organisation européenne des consommateurs, a salué la « position sans équivoque sur les bagages à main » et a déclaré qu’elle répond à « une attente fondamentale des consommateurs » : pouvoir emporter à la fois un article personnel et un bagage à main sans frais supplémentaires.
À l’inverse, le secteur aérien réagit vivement. Selon le lobby Airlines For Europe (A4E), la proposition compromet la liberté commerciale. « Quelle sera la prochaine étape ? Du pop-corn et des boissons obligatoires avec votre billet de cinéma ? », a déclaré la directrice générale Ourania Georgoutsakou. « Le Parlement européen doit laisser les voyageurs décider eux-mêmes des services qu’ils souhaitent, de ceux pour lesquels ils veulent payer – et, c’est essentiel, de ceux pour lesquels ils ne veulent pas payer », a-t-elle affirmé avant le vote de mardi.
Les compagnies low-cost, qui tirent une part importante de leurs revenus des frais de bagages supplémentaires, se sentent particulièrement visées. L’an dernier, Ryanair a engrangé 4,7 milliards d’euros de recettes annexes, notamment grâce aux suppléments pour bagages à main.
La proposition bénéficie néanmoins d’un large soutien au Parlement européen. L’Espagne s’est déjà prononcée en faveur du texte. Le document final sera élaboré dans les mois à venir en concertation avec le Conseil de l’Union européenne.