
Le groupe Lufthansa s’est retiré des discussions concernant un investissement dans Air Europa. Après des mois de négociations, le géant allemand de l’aviation a estimé que la structure du dossier était trop complexe pour aboutir à un accord viable. Dès lors, seul Turkish Airlines reste comme acheteur potentiel.
La maison mère de Brussels Airlines suit ainsi l’exemple d’Air France-KLM, qui s’était déjà retirée plus tôt en raison de désaccords avec Globalia, la société mère d’Air Europa, sur la valorisation et le contrôle.
IAG, la maison mère de British Airways et Iberia, qui détient déjà 20 % du capital, a également vu son ambition de rachat total échouer après que la Commission européenne a mis son veto l’an dernier pour des raisons de concurrence.
Air Europa, membre de l’alliance SkyTeam, doit faire face à un important endettement, accumulé durant la crise du Covid. Malgré un bénéfice opérationnel de 116 millions d’euros en 2024, la situation financière reste fragile, en raison de lourdes charges d’intérêts et de remboursements dus à l’État espagnol d’ici fin 2026.
Tant Lufthansa qu’Air France-KLM étaient prêts à acquérir une participation de 25 %, mais leurs offres restaient bien en deçà du milliard d’euros espéré par Globalia. Ce décalage a finalement conduit à l’échec des deux dossiers.
Avec le retrait de Lufthansa, Turkish Airlines est désormais le seul acheteur potentiel. La compagnie turque a confirmé que des discussions informelles sont en cours avec Globalia au sujet d’une éventuelle participation, mais aucune offre concrète n’a encore été formulée. En échange d’un apport en capital, Turkish Airlines pourrait accéder au réseau d’Air Europa, particulièrement développé en Amérique centrale et du Sud — un mouvement stratégique dans le cadre de son ambition de devenir un hub mondial.