
Depuis les bombardements américains sur les installations nucléaires iraniennes le week-end dernier, plusieurs compagnies aériennes évitent l’espace aérien au-dessus de l’Iran, de l’Irak et de certaines parties de la région du Golfe. Cela entraîne d’une part des vols annulés, mais la majorité des compagnies optent pour des itinéraires alternatifs contournant la zone touchée.
Des hubs comme Dubaï et Doha au Qatar – cruciaux pour le trafic entre l’Europe et l’Asie – enregistrent actuellement une légère baisse des arrivées internationales. Air France-KLM et Singapore Airlines, entre autres, ont annulé ou reporté leurs vols. Ainsi, Singapore Airlines (SQ) a suspendu tous ses vols vers Dubaï au moins jusqu’à mardi.
À l’opposé de cette prudence, le trafic aérien des compagnies du Golfe reste stable. Emirates, Qatar Airways et Etihad Airways – toutes trois opérant quotidiennement depuis Brussels Airport – maintiennent leurs liaisons respectives avec Dubaï, Doha et Abou Dabi. Royal Jordanian conserve également sa liaison entre Bruxelles et Amman.
Itinéraires alternatifs et prix du pétrole
Selon les données de Flightradar (voir photo de couverture), la plupart des compagnies choisissent des déviations plutôt que des annulations. Les vols empruntent principalement des itinéraires alternatifs via l’Égypte et l’Arabie saoudite, ou plus au nord via la mer Caspienne. En raison des fermetures précédentes de l’espace aérien au-dessus de la Russie et de l’Ukraine, le Moyen-Orient était devenu ces dernières années une alternative importante. Ce rôle est désormais remis en question.
Ces itinéraires alternatifs peuvent également entraîner des temps de vol plus longs et des coûts d’exploitation plus élevés. La légère hausse du prix du pétrole lundi matin pourrait aussi accroître ces coûts : le baril de Brent a temporairement augmenté de 1,2 %, bien qu’il soit ensuite revenu au niveau de vendredi après-midi. Les prix du pétrole sont d’ailleurs déjà en hausse depuis qu’Israël a lancé des attaques contre l’Iran il y a plus d’une semaine – avec une augmentation de plus de 9 %, la plus forte depuis plus de cinq mois.
Lufthansa suspend des liaisons
Le groupe Lufthansa, dont fait partie Brussels Airlines, avait déjà annoncé le 13 juin la suspension de tous les vols à destination et en provenance de Tel-Aviv, au moins jusqu’au 31 juillet.
D’autres liaisons dans la région ont également été temporairement suspendues : Lufthansa ne dessert plus Beyrouth pendant tout le mois de juin, et les liaisons avec Téhéran et Tel-Aviv sont totalement interrompues pour les mois de juin et juillet. Les vols à destination et en provenance d’Amman et d’Erbil restent suspendus jusqu’au 11 juillet.
Photo : Carte des vols selon Flightradar, le 22 juin vers 23 heures.