
La compagnie low-cost islandaise Play a cessé immédiatement toutes ses activités. C’est ce qu’elle a annoncé lundi sur son site internet.
On peut y lire : « Tous les vols sont annulés. Nous présentons nos sincères excuses pour les désagréments occasionnés et vous remercions de votre compréhension. » Pour quelque 400 employés, la faillite signifie la perte de leur emploi.
La compagnie, qui existait depuis près de cinq ans, s’inscrit dans la lignée d’anciennes compagnies islandaises à bas prix telles que Primera Air et Wow Air, disparues respectivement en 2018 et 2019. Aux voyageurs munis de billets déjà payés, Play précise : « Nous vous conseillons de réserver des vols alternatifs auprès d’autres compagnies. »
Play avait été fondée en 2019 par deux anciens dirigeants de Wow Air, après la faillite de cette dernière. Le 24 juin 2021, Play effectuait son premier vol. Le modèle économique s’inspirait largement de Wow Air et, dans une certaine mesure, de la compagnie nationale Icelandair, qui elle est restée prospère. L’objectif était d’assurer un trafic point-à-point entre l’aéroport international de Keflavík (près de Reykjavik) et diverses destinations européennes, complété par un réseau vers les États-Unis, profitant de la position géographique stratégique de l’Islande dans l’Atlantique Nord.
Jusqu’à lundi matin, Play desservait encore des villes européennes comme Amsterdam, Londres Stansted, Paris, Alicante et Faro. La seule ligne américaine restante, vers l’aéroport Baltimore Washington International, a été suspendue lundi après-midi.
Durant sa courte existence, Play a souffert de pertes financières structurelles. Comme beaucoup de compagnies aériennes, elle a subi les conséquences de la pandémie de Covid-19, mais à la différence de ses concurrentes, elle n’a jamais réussi à s’en remettre.
En février 2025, son PDG Einar Orn Olafsson affirmait pourtant que l’entreprise avait réussi un redressement. Selon lui, la transformation du modèle économique portait ses fruits : « Notre programme de vols adapté génère déjà des revenus plus élevés et de meilleurs résultats. En regardant vers 2025, nous sommes optimistes quant à de nouveaux progrès », déclarait-il.
La réalité était tout autre : en 2024, Play avait enregistré une perte d’environ 56 millions d’euros (49 millions de livres sterling). En août dernier, la compagnie présentait encore des prévisions de rentabilité pour 2026, un scénario désormais caduc.
Selon les analystes, Play a tenté de copier le modèle de Wow Air en reliant des villes européennes secondaires aux États-Unis, un marché jugé trop étroit et peu rentable. De plus, le marché domestique islandais est trop limité pour faire vivre une compagnie aérienne. La disparition de Play offre ainsi à Icelandair l’opportunité de renforcer encore sa position, estiment-ils.
Photo: Shutterstock
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