
Au cours des six premiers mois de 2024, le Japon a accueilli environ 17,8 millions de touristes. Le pays est ainsi en bonne voie pour atteindre le nombre record attendu de 35 millions de visiteurs cette année.
Le yen, la monnaie japonaise actuellement faible, rend le pays une destination attrayante pour les voyageurs. Petit aperçu du taux de change : il y a cinq ans, on pouvait obtenir environ 120 yens pour 1 euro, aujourd’hui, c’est environ 170 yens. Cette vague de touristes apporte également de l’argent dans les caisses : le Japon s’attend à gagner 8 billions de yens (47 milliards d’euros) du tourisme cette année.
De plus, les chiffres de 2024 dépassent largement le pic d’avant la pandémie de 31,88 millions de visiteurs. Cette année, le Japon enregistrera probablement une augmentation de 7 % par rapport à 2019. Rien qu’en juin, un nouveau record mensuel de 3,14 millions de visiteurs a été atteint. La plupart des touristes viennent des pays voisins. La Corée du Sud était en tête de liste avec 703 300 visiteurs, suivie de près par la Chine avec 660 900 — un chiffre plus que triplé par rapport à l’année précédente. Taïwan a clôturé le top trois avec 574 500 visiteurs.
Alors que le tourisme renfloue les caisses de l’économie japonaise actuellement morose, le gouvernement prévoit d’introduire un contrôle aux frontières simplifié et donc plus rapide à partir de janvier prochain. Le système de “pré-dédouanement”, testé en février à Taïwan, implique que les contrôles de documents et le pré-filtrage se font au départ, ce qui permet un flux plus efficace à l’arrivée au Japon.
Des ambitions élevées
D’ici 2030, le gouvernement veut doubler le nombre de visiteurs pour atteindre 60 millions de touristes par an. Les revenus devraient suivre pour atteindre 15 billions de yens (89 milliards d’euros). Ces plans ambitieux peuvent toutefois provoquer des frictions avec la population locale, car il y a déjà des plaintes contre le “surtourisme”, un phénomène qui s’est également fait entendre régulièrement dans les villes européennes ces derniers temps.
Le gouvernement japonais tente déjà d’éteindre des feux ici et là. Depuis avril, les touristes ne peuvent plus se promener dans les rues où travaillent les geishas à Kyoto, car les touristes prennent souvent des photos sans autorisation ou touchent les geishas. De plus, la ville de Fujikawaguchiko a érigé une barrière pour bloquer la vue sur le mont Fuji, la montagne toujours populaire, après des plaintes concernant la foule que les touristes peuvent apporter lorsqu’ils tentent de prendre une photo idyllique.
Bien qu’il ne s’agisse pour l’instant que de petites mesures, le gouvernement japonais propose également quelques mesures plus radicales dans son plan de croissance. Par exemple, il est envisagé de consacrer des fonds à l’expansion des vols vers les aéroports régionaux, afin d’alléger la pression dans la ville. De plus, 20 régions ont été désignées où les initiatives touristiques doivent être “en harmonie” avec les besoins de la population locale.
Photo : Le mont Fuji toujours populaire