
Les grèves à répétition qui paralysent les aéroports belges font payer un lourd tribut aux agences de voyages. C’est ce qu’affirme l’UPAV, l’Union professionnelle des agences de voyages, à l’occasion de la journée nationale de grève du mardi 14 octobre.
« À chaque mouvement social, des centaines de professionnels se retrouvent en première ligne pour gérer les annulations, réorganiser les séjours, rassurer les clients et trouver des alternatives — sans être responsables des perturbations. Ces grèves ne se limitent pas à une journée de blocage : elles entraînent des semaines de travail supplémentaires, des pertes économiques considérables et une confiance clients fragilisée. »
Depuis le début de l’année, six actions syndicales nationales ont déjà eu un impact direct sur les aéroports belges, affectant des centaines de centaines de milliers de passagers et générant plus de 100 millions d’euros de pertes pour l’économie. Entre janvier et avril, 180 000 passagers ont été touchés rien qu’à Brussels Airport.
En juin dernier, l’UPAV et la VVR chiffraient déjà à 22,5 millions d’euros l’impact des grèves sur le secteur du voyage — un montant largement sous-évalué, car il ne prend pas en compte le temps passé par les agents à assister les voyageurs. « La grève du 14 octobre pourrait, à elle seule, ajouter entre 5 et 8 millions d’euros de pertes supplémentaires pour les entreprises du secteur. »
« Chaque nouvelle grève plonge nos membres dans une véritable double peine : ils doivent gérer les conséquences d’événements dont ils ne sont pas responsables, tout en absorbant les coûts et la colère des voyageurs », déplore Philippe Hagelstein, président de l’UPAV.
« Le sentiment de ras-le-bol est plus que justifié ! Ces journées de chaos se traduisent par des pertes financières, une pression psychologique accrue et un préjudice durable sur la confiance des clients. »
Face à cette répétition de crises, l’UPAV (upav.be), avec la VVR (vvr.be) et la BTC (belgian travel-confederation.be), appelle à un débat de fond sur la proportionnalité du droit de grève et la protection du droit de circuler librement.
Sébastien Crucifix, secrétaire général de l’UPAV, précise : « Le droit de grève est légitime, mais il ne peut pas devenir le droit de prendre en otage tout un pays. Quand un aéroport s’arrête, ce ne sont pas seulement des vacances ou des voyages d’affaires qui tombent à l’eau. Ce sont aussi des voyageurs qui ratent un entretien, une cérémonie, parfois même un dernier adieu. Il est temps de mettre fin à cette disproportion. »
Deux mesures urgentes sont demandées par les associations : Mettre en place un service minimum dans les aéroports belges, pour éviter la paralysie totale lors des mouvements sociaux ; et reconnaître officiellement les grèves comme cas de force majeure, afin que les agences de voyages n’endossent plus seules la responsabilité et la charge financière d’événements qu’elles ne contrôlent pas.
« Il faut protéger les droits des travailleurs, bien sûr. Mais il faut aussi protéger ceux qui veulent travailler, voyager ou simplement exercer leur activité économique. Aujourd’hui, c’est l’équilibre entre ces libertés qui est rompu », conclut Sébastien Crucifix.
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