
Brussels Airlines a enregistré une perte opérationnelle de 53 millions d’euros au premier trimestre. Néanmoins, la compagnie aérienne a mieux performé qu’il y a un an, avec une amélioration de 9 %. Le fait que l’entreprise affiche des chiffres rouges durant la période hivernale n’a rien d’inhabituel dans le secteur aérien.
La filiale de Lufthansa pointe trois facteurs ayant pesé sur les résultats trimestriels. Tout d’abord, le pays a connu trois grèves nationales organisées par les syndicats contre les réformes des retraites prévues par le gouvernement De Wever. À chaque fois, Brussels Airport, son hub, a dû annuler presque tous les vols au départ et à l’arrivée. Selon Brussels Airlines, le coût de ces perturbations s’élève à 5 millions d’euros. Ce mardi encore, aucun vol ne partira en raison d’une quatrième journée de grève.
« Nous espérons que le gouvernement et les partenaires sociaux en Belgique pourront rapidement trouver des solutions pour mettre fin au conflit social », déclare Nina Öwerdieck, directrice financière de Brussels Airlines. « De nouvelles grèves durant la haute saison estivale pourraient avoir de lourdes conséquences financières. »
En outre, quelques opérations de maintenance « prévues et imprévues » sur des appareils long-courriers ont provoqué des problèmes opérationnels supplémentaires. Afin d’assurer le programme de vols, la compagnie a dû louer temporairement d’autres avions — une mesure qui a encore accru les coûts.
Conflit congolais
Brussels Airlines, qui se positionne comme spécialiste de l’Afrique au sein du groupe Lufthansa, a également été affectée par l’instabilité politique en Afrique centrale. Il s’agit concrètement du conflit entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, qui tourne autour des ressources stratégiques situées dans la région frontalière de la ville de Goma, à l’est du Congo.
En conséquence, le vol quotidien vers Kinshasa a été temporairement suspendu fin janvier. Cette décision a été prise après plusieurs incidents, notamment des attaques visant l’ambassade belge lors des émeutes dans la capitale congolaise.
« Rentabilité durable »
« Nous poursuivons notre expansion tout en maîtrisant nos coûts », ajoute encore Öwerdieck. Cette expansion s’est notamment concrétisée par 450 vols supplémentaires par rapport au premier trimestre de l’année dernière. Cependant, le taux d’occupation a chuté de 3,6 points de pourcentage, pour atteindre 76,3 %, une baisse qui pourrait mettre la rentabilité sous pression, sachant que, chez Lufthansa, le seuil de rentabilité structurelle se situe à 80 %.
Le groupe aérien lui-même, qui comprend également des filiales comme Eurowings, Austrian Airlines et Swiss, a enregistré une hausse de 10 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre, atteignant plus de 8,1 milliards d’euros. La perte avant intérêts et impôts a diminué de 849 à 722 millions d’euros. Malgré l’incertitude économique, Lufthansa prévoit de meilleurs résultats cette année par rapport à 2024, année marquée par des grèves, des coûts élevés et des retards de livraison.