
Barcelone, le port de croisière le plus fréquenté d’Europe, fermera l’année prochaine deux de ses sept terminaux. D’ici 2030, les infrastructures portuaires seront entièrement réaménagées : trois terminaux vétustes céderont la place à un nouveau terminal public, complété par quatre terminaux privés modernisés. L’objectif est de réduire la capacité quotidienne de croisiéristes de 16 %, passant de 37.000 à 31.000 passagers.
Cette décision intervient après des années de pression croissante de la part de la population locale, qui se plaint depuis longtemps de la surpopulation dans des quartiers populaires tels que le quartier gothique et la Rambla. En juillet de l’année dernière, des milliers d’habitants avaient encore manifesté contre le tourisme de masse, armés de banderoles et de pistolets à eau.
L’accord entre la ville et le port prévoit un investissement public-privé de 185 millions d’euros. Sur ce montant, 50 millions seront consacrés à la modernisation d’une partie du quai, où sera notamment installé un nouveau terminal public pour les croisières en port d’attache et les navires de plus petite taille. En parallèle, quatre terminaux privés existants seront rénovés. Un élément clé du projet est l’installation de systèmes d’alimentation à quai, permettant aux navires de couper leurs moteurs pendant l’escale afin de limiter les émissions. Il s’agit d’ailleurs d’une obligation européenne d’ici 2030.
Le port de Barcelone a accueilli en 2024 quelque 1,6 million de passagers “en transit”, la plupart ne passant que quelques heures à terre. La municipalité souhaite inverser cette tendance en incitant à des séjours plus longs, afin de mieux répartir les retombées économiques du tourisme de croisière.
Le ton politique, lui, est plutôt grandiloquent : “Pour la première fois dans l’histoire, des limites sont imposées à la croissance des navires de croisière dans la ville”, a déclaré le maire Jaume Collboni.
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