
Le commissaire Reynders devrait annoncer une limitation du prépaiement par les consommateurs à 20 % du prix du forfait. Cette limitation ne s’appliquera pas aux compagnies aériennes.
L’ECTAA, European Travel Agents and Tour Operators Associations, regrette le manque d’ambition de la Commission européenne pour imposer des obligations égales aux acteurs de la chaîne de valeur du voyage.
À la veille de la haute saison estivale, la réunion de l’ECTAA à Riga a débattu des tentatives de la Commission européenne de réviser la législation sur la protection des passagers et la directive sur les voyages à forfait. Les règles actuelles font l’objet d’un réexamen afin de s’assurer qu’elles peuvent résister à des interruptions de voyage de grande ampleur, comme celles qui se sont produites pendant la pandémie.
Le commissaire Reynders devrait annoncer une limitation du prépaiement par les consommateurs à 20 % du prix du forfait. Cette limitation ne s’appliquera pas aux compagnies aériennes.
La directive sur les voyages à forfait est de loin la législation la plus protectrice en matière de voyages, puisqu’elle confie l’entière responsabilité du voyage aux tour-opérateurs et garantit le paiement des voyageurs en cas d’insolvabilité de ces derniers. Cette protection doit encore être égalée dans d’autres parties de l’écosystème du voyage, comme le transport aérien, et les lacunes de la législation existante ont joué un rôle majeur dans les retards de remboursement pendant la pandémie. Mais après plus de deux ans de discussions, il devient de plus en plus clair pour l’ECTAA que la Commission européenne ne proposera que des règles plus strictes pour les tour-opérateurs sans règles similaires pour les autres acteurs de la chaîne de valeur.
Il convient également de rappeler que l’argent des clients est protégé dans le cas des vacances à forfait, alors qu’il n’existe pas de protection équivalente pour les clients et les tour-opérateurs en cas de faillite d’une compagnie aérienne. En outre, la Commission européenne devrait tenir les intermédiaires de voyage responsables du remboursement des voyageurs en cas d’annulation d’un vol avant qu’ils n’aient reçu l’argent de la compagnie aérienne, ce qui exercerait une pression financière supplémentaire sur eux. De cette manière, les petits intermédiaires agiraient essentiellement comme des banques sans intérêt pour les grandes compagnies aériennes.
Nous espérons que nos représentants seront assez forts pour faire comprendre aux représentants de la Commission européenne que, dans leur volonté de protéger au mieux les consommateurs, ils risquent d’étrangler toute une industrie.
Nous avons contacté Mark De Vriendt, directeur général Fonds de Garantie, suite à cet article. Sa réponse spontanée : “C’est vraiment le monde à l’envers : ceux qui protègent le prépaiement doivent le limiter et ceux qui ne le font pas peuvent aller de l’avant.”