
L’aéroport de Charleroi estime qu’il pourrait déjà tomber dans le rouge dès l’année prochaine à cause de l’accumulation de nouvelles taxes aériennes, a averti son CEO, Christophe Segaerts, dans les médias belges. Le modèle économique de l’aéroport se retrouve ainsi sous pression, indique Segaerts, alors que les autorités locales et fédérales prévoient toutes deux d’imposer des taxes supplémentaires sur les passagers au départ.
Au niveau local, la ville de Charleroi prévoit d’instaurer, dès l’an prochain, une taxe de 3 euros par passager au départ. Par ailleurs, le gouvernement fédéral doublera en 2027 la taxe d’embarquement pour les vols européens de courte distance, la portant à 10 euros, après une première hausse déjà appliquée l’été dernier. Ensemble, ces mesures risquent d’avoir un lourd impact sur la rentabilité de l’aéroport, qui a accueilli environ 10,5 millions de passagers en 2024.
Selon les calculs de l’aéroport, la taxe communale représenterait à elle seule un coût annuel d’environ 16,8 millions d’euros. Ce montant dépasse le bénéfice avant impôts attendu, estimé à quelque 13 millions d’euros. Cela pourrait donc faire basculer l’aéroport dans le rouge dès l’an prochain, selon les prévisions.
Ryanair menace de réduire ses activités
Le même mécontentement s’est déjà fait entendre chez Ryanair, de loin la plus grande compagnie aérienne opérant à Charleroi. La compagnie irlandaise à bas coûts a annoncé début décembre qu’elle réduirait fortement sa capacité en Belgique à partir de la saison hivernale 2026-2027 si le doublement prévu de la taxe fédérale sur les vols entrait en vigueur.
Concrètement, Ryanair retirerait cinq des dix-huit avions basés à Charleroi. Selon la compagnie, cela représenterait un manque à investir de 500 millions de dollars, soit environ 429 millions d’euros, pour l’aéroport.
Dans ce scénario, Ryanair supprimerait vingt lignes, dont treize au départ de Charleroi et sept au départ de Brussels Airport. Cet hiver, la compagnie dessert 119 destinations depuis Charleroi et 11 depuis Brussels Airport. Le nombre total de destinations chuterait ainsi de 15 %.

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