
Alors que les syndicats prévoient une cinquième journée nationale de grève le mercredi 25 juin, juste avant le début des vacances d’été flamandes, Brussels Airport, Brussels Airlines et TUI fly lancent un appel commun à rechercher une alternative permettant aux syndicats d’exprimer leur mécontentement vis-à-vis des réformes sociales du gouvernement De Wever.
Lors des quatre journées de grève nationale organisées plus tôt cette année, entre janvier et avril, l’aéroport national a été à chaque fois partiellement ou totalement paralysé. Selon Brussels Airport, cela représente 180.000 passagers touchés et 100 millions d’euros de pertes pour l’économie belge. « À chaque grève, c’est toute une chaîne qui est affectée : des passagers individuels aux compagnies aériennes, des entreprises exportatrices au fret, des agences de voyages aux hôtels belges », déclare Arnaud Feist, CEO de Brussels Airport.
Lors de la quatrième journée de grève en avril, la fédération sectorielle VVR a estimé à 22,5 millions d’euros les pertes pour le secteur, en plus des nombreuses heures supplémentaires prestées par les professionnels du voyage. Le CEO de VVR, Koen van den Bosch, affirme soutenir cette déclaration commune. « En raison d’une Loi sur les voyages à forfait trop stricte et déséquilibrée, qui fait peser toute la pression et la responsabilité sur les indépendants et les PME, nos agences de voyages et organisateurs agréés disposent certes d’un bon coussin financier », explique van den Bosch. « Mais si cette vague de grèves irresponsables se poursuit, leur solvabilité risque de ne plus répondre aux exigences légales, et ils pourraient être contraints de suspendre temporairement leurs activités. »
Brussels Airlines estime ses pertes à 8 millions d’euros. « Alors qu’aucun de nos collaborateurs n’a participé à la grève », souligne Dorothea von Boxberg, CEO de Brussels Airlines. La filiale de Lufthansa évalue que les pertes grimperaient de 4 millions supplémentaires si les employés de l’aéroport débrayaient à nouveau le 25 juin. Ce jour-là, Brussels Airport prévoit un pic de 75.000 passagers à la veille des grandes vacances.
Gunther Hofman, Managing Director de TUI Airline BeNe, appuie également cette déclaration, en dénonçant « l’atteinte au confort de voyage des clients TUI ». « Ceux-ci doivent se tourner vers d’autres aéroports s’ils veulent éviter de perdre des jours de congé ou s’ils doivent impérativement rentrer à la date prévue », précise Hofman.
Outre les dégâts financiers, les grèves répétées portent également atteinte à la réputation du secteur, chaque vol manqué ayant un effet boule de neige sur les réservations hôtelières et autres services.
Une alternative
Les syndicats envisageant encore d’éventuelles actions en juillet, août et septembre, l’aéroport risque à nouveau d’être fortement impacté, alors que le troisième trimestre est crucial pour le secteur aérien.
Pour toutes ces raisons, les trois géants du secteur appellent à une alternative qui n’exposerait pas une fois de plus les passagers à des désagréments majeurs. Le modèle actuel n’est pas tenable pour un secteur de cette envergure, affirment-ils. Après le port d’Anvers, Brussels Airport est le deuxième moteur économique du pays, employant directement ou indirectement 64.000 personnes.
« Ne laissez pas encore une fois nos passagers sur le carreau », concluent-ils.
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