
Mogán (Grande Canarie) a été la première commune d’Espagne à introduire une taxe touristique locale – qui n’a pas été suspendue, mais fait actuellement l’objet d’une procédure judiciaire – et d’autres municipalités des Îles Canaries envisagent désormais de suivre cet exemple.
C’est notamment le cas à La Oliva (Fuerteventura), la commune où se trouve la destination touristique de Corralejo. Le conseil municipal a commandé une étude économique pour évaluer la faisabilité de l’introduction d’une taxe touristique municipale.
L’administration explique que cette mesure, actuellement analysée sur les plans technique et juridique, vise à générer des revenus supplémentaires afin de compenser l’impact du tourisme sur les services publics et l’environnement naturel de la commune.
« Le conseil municipal entend ouvrir ce débat de manière sérieuse et disposer de toutes les informations nécessaires pour prendre une décision responsable. Si nous parvenons à instaurer une taxe touristique équilibrée et équitable, nous franchirons une étape importante vers un modèle plus harmonieux et solidaire », a déclaré le maire Isaí Blanco.
Selon la commune, l’étude permettra d’estimer les revenus potentiels, les modes de mise en œuvre envisageables ainsi que les fondements juridiques de la mesure, tout en tenant compte du nombre de logements de vacances et d’hébergements touristiques dans la commune.
Le conseil municipal souligne que la taxe, si elle est approuvée, aurait un impact économique très limité pour les visiteurs, mais renforcerait considérablement les services utilisés tant par les habitants que par les touristes. « La Oliva est une destination privilégiée, dotée de ressources naturelles uniques et soumise à une forte pression touristique à certaines périodes de l’année. Si nous voulons protéger ce que nous sommes, nous avons besoin d’outils nous permettant de préserver notre modèle », a ajouté Blanco.
Le souhait de ces deux communes canariennes de taxer davantage leur principale source de revenus s’inscrit dans une tendance des autorités à considérer le tourisme comme une vache à lait potentielle. Les prétextes sont facilement trouvés : tantôt il s’agit de lutter contre le surtourisme, tantôt de financer des mesures contre le changement climatique. Mais le plus souvent, cela se résume à une tentative grossière d’enrichissement des caisses publiques. Dommage.